1968-1978 : un collège pour le 21ème siècle ?

Nostalgie

Source : Article initialement paru sur la page http://assoreveil.org/vittel_68-78.html (aujourd’hui inaccessible)

Un collège pour le 21ème siècle ?

Collège Jules Verne à Vittel

1968‑1978: une décennie de Recherche Pédagogique Spontanée

19 février 1968 : Le Collège d’Enseignement Général de Vittel s’installe dans les nouveaux locaux, construits par la ville, à l’intention du futur Collège d’Enseignement Secondaire ‑( capacité 600 élèves). Le C.E.G. compte cette année, 442 élèves, dont 137 demi-pensionnaires, encadrés par 17 professeurs, au sein de 15 divisions.

Perspectives : “L’Explosion scolaire”, due à la prolongation de la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans, laisse augurer au moins 700 élèves, avec 25 professeurs et autant de divisions à la prochaine rentrée.

29 septembre 1968: 1ère rentrée du C.E.S. 717 élèves, 26 professeurs, 24 divisions. Le poste de Principal est vacant. Le directeur du C.E.G., assisté de 2 instructeurs, réalise la rentrée après de longues journées et une nuit blanche finale passées sur l’emploi du temps.

Mars 1969: mise au point d’une méthode inédite d’analyse et de construction des Emplois du Temps scolaire qui permet de généraliser des structures propres à appliquer les généreuses utopies de la pédagogie moderne.

« Idéal ou utopies ? le C.E.S. 1970 ne sera pas la répétition du C.E.S. 1969 » (bulletin d’information des Associations Vittelloises..)

Septembre 1969: Toutes les divisions “normales” du collège sont organisées en groupes mobiles de niveau, dans les trois disciplines de base (français, mathématiques et langues). Les classes de transition, les classes pratiques, les classes de préapprentissage, isolées géographiquement dans la ville, ne sont pas intégrées à l’expérience pédagogique.

02 mai 1970 : L’Inspecteur Général Schilz souligne « … l’intérêt de l’expérience des Groupes de Niveau, poursuivie avec conviction et non sans succès, créant une émulation du meilleur aloi … »

1er  juillet 1970 : journée Portes Ouvertes au Collège Jules Verne.

Programme:

  • Visite guidée
  • Théâtre, par les élèves de 6e
  • Expositions: philatélie, maquettes, documents Jules Veme,
  • Correspondances avec le petit-fils de l’écrivain,
  • Exposition itinérante de l’Institut Coopératif de l’École Moderne

Année scolaire 1970‑1971 : suppression des classes de 6ème de transition. Réalisation des “6èmes communes”. L’ensemble des élèves de 6est ventilé en fonction des niveaux en français et en mathématiques, évalués au travers des dossiers scolaires et aux moyens de tests. Les élèves en difficulté se retrouvent dans des groupes à effectif limité et bénéficient d’heures supplémentaires de soutien.

Chaque fin de trimestre permet de constater les progrès réalisés, les échecs confirmés, dans les trois disciplines dites “de base”. Selon les besoins, les élèves changent d’affectation dans un ou plusieurs groupes. Nous constatons que “les montées” vers les groupes dits forts sont plus nombreuses que “les descentes” vers les groupes dit faibles. L’expérience est positive comme elle l’est, depuis un an, dans les classes dites” normales” de 5ème, de 4ème et de 3ème.

Notre journée scolaire se présente sous la forme : 8h‑ 12 heures, le matin et 14h‑ 16 heures, l’après‑midi.

Les comptes rendus de notre Recherche Pédagogique Spontanée sont publiées dans les revues nationales :

L’EDUCATION ‑numéro 57 du 19 février 1970

L’EDUCATEUR (I.C.E.M.) ‑ numéro 1 de septembre 1970

Le Bureau National du Syndicat des Instituteurs, conduit par Guy Georges, passe une journée au Collège Jules Verne et publie un dossier spécial dans L’ECOLE LIBERATRICE numéro 25 du 19 mars l970.

Le titre du dossier est éloquent : “Pour une conception nouvelle De l’éducation et de l’école”

Un exemple:

L’initiative de nos collègues du C.E. S. Jules Verne de Vittel

Monsieur QUIGNARD, de l’Institut Pédagogique National, cite Vittel comme « un exemple français de l’organisation des groupes de niveaux »

Du 1er au 5 février 1971 : Participation au stage des documentalistes et bibliothécaires, au Centre International d”Études Pédagogiques de Sèvres. Présentation de l’expérience de Vittel qui repose sur une nouvelle organisation permise par l’emploi du temps qui supprime les permanences, ordonne le travail de tous, favorise l’individualisation de l’enseignement, la promotion des activités artistiques, la mobilité des effectifs, le brassage des maîtres et des élèves … Le collège s’est doté d’une Bibliothèque ‑ Service de documentation… sans documentaliste, mais où, à toute heure, des élèves travaillent, dactylographient, classent des documents ( on utilise le dictionnaire index de la C.E.L) véritable rénovation pédagogique qui fait de l’élève, un chercheur, un éditeur, un émetteur, initié au traitement de l’information. Les élèves sont encadrés par un professeur.

Mai 1971 : les professeurs du collège établissent leurs bilans pédagogiques qui font ensuite l’objet d’une synthèse.

28 juin 1971 : la municipalité inaugure, au Palais des congrès, l’exposition artistique des élèves du professeur de dessin. Les oeuvres ont été produites à L’ATELIER, Ce club d’activités optionnelles, bénéficie de 3hOO hebdomadaires à l’ Emploi du Temps.

1971‑1972: La CONCERTATION

La structure pédagogique du collège et les expériences en cours impliquent un travail d’équipes indispensable de tous les professeurs et particulièrement au sein d’un même niveau et d’une même discipline.

Quatre professeurs animateurs sont responsables des réunions des équipes. Celles‑ci définissent les contenus, les progressions, les contrôles, des concertations, l’orientation au sein des groupes mobiles …

Chaque animateur bénéficie d’une heure année de décharge.

1972‑1973: les DEMI JOURNEES DE SPORT OPTIONNEL

À partir du 18 septembre 1972, les élèves ont le choix d’un sport limité par les effectifs “plafond”, entre 15 ateliers de sports individuels et de sports d’équipe : cela va du tir à la carabine, à la natation, en passant par l’athlétisme, le basket, l’équitation…

L’expérience préfigure les centres d’animation sportive et permet une pleine utilisation immédiate des installations sportives de Vittel en attendant… le lycée sportif d’état ! Chaque après-midi, de 14 à 16h00, l’ensemble d’une classe, ( 200 élèves de 6e, 150 élèves de 4e … ) occupent, le Centre de Préparation Olympique, le gymnase, le stade Bouloumié, le manège olympique et le stand de tirs. Les élèves sont encadrés par nos professeurs d’éducation physique et sportive, par les moniteurs municipaux, par les entraîneurs des diverses sections des clubs sportifs locaux.

Le financement est assuré par la Ville de Vittel. L’Inspection académique et la Direction départementale de la Jeunesse et des Sports ont donné leur aval.

Les ateliers d’options scolaires :

Les heures de musique, de dessin et de travail manuel sont alignées à l’ emploi du temps des groupes parallèles, ainsi que les heures de soutien en français et mathématiques, ce qui permet d!offrir aux élèves un éventail d’options qui sont pratiquées pendant 6 semaines, à raison de 3h00 hebdomadaires.

Dans ce même cadre d’options diversifiées, nous avons placé des ateliers de théâtre, de photographie, de marcophilie, de sculpture…

Le collège de Vittel accueille les concerts proposés par les Jeunesses Musicales de France . Mademoiselle MONERET, Principal du Collège, s’implique totalement dans la préparation, l’organisation et l’exploitation pédagogique de ces concerts, donnés au Palais des Congrès, devant tous les scolaires Vittellois. Jean Petitcolas, Principal‑adjoint, se charge de l’animation pédagogique de l’établissement. Le modus vivendi institué entre les deux administrateurs repose sur une totale confiance, réciproque : ils partagent le même bureau et il n’y a aucun “domaine réservé” à l’un où à l’autre. La hiérarchie ne manquera pas d’être étonnée par la symbiose réussie des deux fonctions.

Le Collège participe à l’expérience nationale appelée Initiation au Monde moderne (B.O. numéro 21 du 21 octobre 1972)

Création du centre d’entraînement sportif ‑ natation

À l’initiative du Club Méditerranée (Gilbert Trigano), avec la collaboration de la ville de Vittel, le collège accueille et intègre 20 Espoirs de la natation française, âgés de 13 à 14 ans, recrutés et entraînés par Lucien Zins et Heda Frost. Les jeunes nageurs sont hébergés à l’hôtel des Thermes. Ils sont scolarisés dans les groupes de niveau qui correspondent à leurs performances scolaires. Leur emploi du temps personnel reçoit des aménagements afin de permettre un entraînement sportif quotidien intensif ( 7 à 8 km par jour dans la piscine olympique)

Catherine Recouvreur participera aux jeux olympiques de Montréal et aux championnats du monde à Cali.

Gilles Plançon et Matusic seront aux championnats du monde à Berlin.

Michel Del Piccolo figurera aux championnats d’Europe des jeunes.

C’est le début d’une belle aventure pour tous

Mai 1973 : le collège est représenté au stage organisé par le Centre International d’Etudes Pédagogiques à Sèvres

10 septembre 1973 : Rentrée du collège Jules Veme ” dans le calme et la sérénité

Les emplois du temps des élèves sont compacts. Les permanences ont pratiquement disparu. La journée scolaire se déroule sans “trous” inutiles.

8h00 ‑ 11 h et 14h‑ l6h, pour les classes de 6e  et 5e .

8h ‑12 heures et 14h ‑16 heures, pour les classes de 4e  et 3e .

Les 6 surveillants de l’établissement sont sous employés. Avec l’accord de l’administration, le collège rend 2 postes de surveillants d’externat et obtient, en contrepartie, la création d’un poste de Conseiller d’Éducation.

Nous obtenons, en outre, un poste de bibliothécaire documentaliste, justifié par la présence, depuis plusieurs années, d’un centre de documentation, animé par des professeurs et des élèves.

Les clubs d’activités culturelles se distinguent:

  • créations‑picturales de Jocelyne Colle et Guy Marquaire ( futur professeur certifié d’arts plastiques)
  • 1er épisode. de” Gerborinson”, fantaisie policière, satirique et humoristique de l’élève Philippe Guyot, auteur, metteur en scène, entouré d’une équipe de camarades, sous le contrôle d’un professeur de français
  • Le Hold‑Up de la Société Générale, par le groupe “soutien français” de Thérèse Seiller

Le Conseil d’Administration du collège, satisfait, constate que ces travaux se sont toujours déroulés dans le meilleur esprit de collaboration entre les membres les diverses catégories qui le composent… Le port de la blouse bleue est une tradition acceptée. Les élèves délégués « apprécient les options artistiques et les activités de soutien. Ils déclarent que les épreuves trimestrielles de contrôle ne sont pas des occasions de bachotage … Elles restent, néanmoins, sources d’appréhension chez certains élèves. »

Ces mêmes délégués … « regrettent l’attitude trop désinvolte de certains élèves et… l’autorité trop permissive de quelques professeurs… »

Novembre 1973 ‑. le collège accueille Madame Erika THIEMEYER, professeur romaniste du lycée de Wolfsburg R.F.A.

Les 10% : la circulaire ministérielle du 27/03/1973 justifiait, a posteriori, nos initiatives pédagogiques en cours depuis plusieurs années : le travail d’équipe, le décloisonnement optionnel, les groupes de soutien, l’initiation au monde moderne, les travaux interdisciplinaires ( théâtre, ­enquêtes, journées banalisées, Jeunesses Musicales de France … ). Le compte rendu ne manque pas de matière.

Emploi du temps et ordinateur : Depuis cinq ans, Jean Petitcolas applique avec bonheur sa technique d’analyse et de construction des emplois du temps de collège.

Un tableau général des concomitances, établi rigoureusement par des associations et des permutations circulaires qui intègrent tous les paramètres, est découpé en tranches horaires, disposées dans les journées scolaires en fonction des projets pédagogiques proposés à l’équipe enseignante.

Cette année, un grand pas vient d’être franchi, depuis la rencontre avec Romain Germain puis Jean Paul Clouye, responsables de l’informatisation de la Société Générale des Eaux Minérales de Vittel et… parents d’élèves. Jean‑Paul Clouye écrit le programme de lecture du tableau général des concomitances, préalablement codifié. Miracle! en moins de quinze minutes, le gros ordinateur de la S.G.E.M. sort une pile impressionnante de listings : Emplois du temps des professeurs, des élèves, par classe, par discipline, par local, par tranche horaire …

C’est le couronnement de la Recherche Spontanée, poursuivie, au collège Jules Veme, depuis 1969, date à laquelle a été proposé un projet pédagogique inédit, accepté unanimement et qui promettait de nombreuses initiatives propres à rénover le collège, tout en améliorant les conditions de travail des professeurs et les élèves.

11 mars 1974 :Guy Bernière, journaliste agréé par le Rectorat de Nancy‑Metz, publie, dans la presse locale, sur cinq colonnes à la une, le compte rendu de sa visite au collège :

A Vittel, solution révolutionnaire aux problèmes des emplois du temps

Le dossier est exploité plusieurs jours de suite,. Les réactions de quelques éléments « nihilistes et pseudo‑freinétistes » vosgiens incitent le journaliste à préciser que les expériences pédagogiques appartiennent au collège et ne prétendent pas être la vitrine de réformes politiques de circonstance. Les contestataires condamnent les innovations de Vittel ou nom de « l’éclatement des structures, le dépassement de la notion de classe, la pédagogie globale, l’autogestion des enfants… » Nous les avons invités à lire Célestin Freinet, ennemi de l’anarchie et du laisser-faire.

« Quand nous normalisons le milieu scolaire, écrit de pédagogue de Vence, quand nous lui trouvons une structure et un but, alors il nous est possible d’accéder à la Discipline du Travail. »

15 Mars 1974: le quotidien”les Dernières Nouvelles d’Alsace” public un article qui fait écho à l’enquête de Guy Bernière :

                        Au C.E.S. Jules Verne, à Vittel,

Les emplois du temps sont établis par un ordinateur

20 mars 1974: Paul Muller, Inspecteur d’Académie à Épinal, demande à Jean Petitcolas, de bien vouloir illustrer le thème : Innovation et Rénovation, au stage de formation des futurs chefs d’établissement, à la Mauselaine, à Gérardmer

L’ année scolaire‑1974‑1975 :  Bilan et Réflexions

Claude Plançon, père de Gilles, l’élève‑nageur espoir‑champion de notre centre d’entraînement sportif, est nommé Conseiller d’Éducation du collège. Sa gestion rigoureuse de la population scolaire et de son encadrement sera exemplaire et l’un des paramètres positifs de l’expérience vittelloise.

On se demande parfois si les ” groupes de niveau” ne sont pas une nouvelle langue d’Ésope, capable de sauver des « abandonnés », mais de fabriquer en même temps, des victimes de l’effet Pygmalion. 

Cependant, tandis que quelques élèves ont été sortis de la 6e de transition et ont pu gravir tous les échelons des 4 classes du 1er cycle, 125 éléments ont suivi une marche ascendante ; 80 ont été “rétrogradés”

Les redoublements de classe ont quasiment disparu

Rentrées196619671968196919701971197219731974
Effectifs350442713702728680640645648
Redoublants3842471354310

Le numéro 125 des Cahiers Pédagogiques publie notre enquête statistique d’avril 1974 qui révèle l’importance de la pré scolarité et celle des bilans et pronostics à l’issue de l’École Élémentaire

La belle aventure des ieunes nageurs du centre d’entraînement du club Med.

À l’issue de chaque année scolaire, conduite dans une collaboration franche et amicale entre le collège, le couple Perrier et les entraîneurs, le bilan sportif et scolaire est dressé. Ce bilan est édifiant. Les meilleurs nageurs sont aussi les meilleurs élèves ! 7 élèves de 3e sur 9, iront en seconde, dont 6 en section mathématiques.

Ces élèves resteront scolarisés au collège de Vittel, après une inscription au centre national de Télé‑Enseignement. Ils recevront un enseignement complémentaire de soutien en coordination avec le C.N.T.E, par des professeurs de Vittel et de Mirecourt.

18mars 1976: le journal l’Équipe publie un long reportage qui compare Vittel à « un petit conservatoire du sport, où sont regroupés les meilleurs… qui, tous, connaîtraient de grandes difficultés à s’entraîner chez eux… Disciples de Freinet, à l’avant garde d’une pédagogie moderne et ouverte, Mlle Moneret et Jean Petitcolas n’ont pas peu fait pour que les jeunes soient libérés en fin de matinée et dans l’après-midi pour s’entraîner et ils ont constamment facilité les déplacements de week end, qui mordaient parfois dans l’emploi du temps scolaire. Déterminé par un ordinateur, l’emploi du temps permet de libérer les élèves trois à quatre heures par jour »

Pendant la saison 1975‑1976, le centre, transformé officiellement en section sports études ( B.O.E.N. n’ 21 du n 23/04/74), accueille 18 stagiaires. Le plus jeune a 12 ans, le plus âgé 18 ans, 2 sont inscrits en Faculté, 3 sont en classe de 1e , 5 en seconde, 4 en 3e ,2 en 4e  2 en 5e .

Pendant l’hiver 1976 , les compétitions, auxquelles 17 stagiaires ont participé, ont rapporté 17 médailles d’or, 10 médailles d’argent, 12 médailles de bronze, aux Vittellois.

Après les critériums de France d’hiver, des 13 à 16 ans, les sports études de Vittel sont 1ers avec 30 médailles devant 7 autres formations.

Le bilan définitif de 1977 sera exceptionnel :

  • 113 titres nationaux
  • 161 médailles d’argent et de bronze
  • 15 records de France
  • 136 meilleures performances de France

Les pouvoirs publics ne prenant pas le relais du club Med à la rentrée de 1978, la section sports‑études de Vittel disparaît : Arielle Granéro, de retour dans son club et sa famille, à Annecy, exprime ses vifs regrets :

«… Quitter Vittel m’a fait mal au cœur… j’étais bien là bas. Il faudrait beaucoup de ces centres sports études. Je sais, le public n’aime pas les jeunes Vittellois, parce qu’ ils disposent de tant de facilités, ce qui leur donne une allure d’enfants gâtés…

A Vittel, nous nous entraînions à la sortie de l’École.

À Annecy, j’ai retrouvé les entraînements nocturnes, finis parfois à 22h3O

… Oui, Vittel est extraordinaire : un rêve de nageurs, tout servi sur un plateau d’argent, avec deux merveilleux entraîneurs »

Bulletin de rentrée 1976 1977

Le bulletin de rentrée est un véritable monument constitutionnel de notre établissement scolaire. Celui‑ci s’est donné, depuis une décennie, des structures et un modus vivendi originaux au sein de l’Éducation Nationale. Il convient de bien définir tous les paramètres qui concourent au fonctionnement apprécié du maximum de ses acteurs : administration, parents, enseignants et élèves. Notre ambition est de construire et de faire fonctionner un ensemble cohérent et équilibré où chacun , professeur et élève, peut s’intégrer dans les meilleures conditions, dans un système qui a, pour objectif essentiel, de coller aux réalités scolaires actuelles.

Le collège est comparable à une route, où circulent, à des vitesses différentes, les autos, les motos, les cycles, les piétons et même… quelques culs de jatte ! Il convient de stimuler à la fois « les enfants rapides et pétaradants, les cyclistes hardis, les chevaux fringants, les ânes paisibles et les chemineaux débonnaires » Freinet, lesDits de Mathieu‑ 1949

Cette année, le collège accueille 657 élèves, dont 304 demi‑pensionnaires. Les classes constituent 29 divisions de base, soit un effectif moyen de 22,6 par division.

Les groupes indifférenciés d’activités optionnelles sont au nombre de 37. Leurs effectifs ‑ scandaleusement favorables, dira un inspecteur ‑ comptent de 3 à 24 élèves. 13 groupes ont moins de 16 élèves, 24 groupes ont de 18 à 24 élèves

Les dites activités optionnelles sont :

  • Le français soutien
  • Les maths soutien
  • La musique
  • Le dessin
  • Le travail manuel
  • Un atelier journal
  • Le labo photo
  • L’initiation au classement (Au C.D.I.)

Le programme de recherche pédagogique déconcentrée proposé, s’appuie sur les techniques d’individualisation de l’enseignement et invite les professeurs à utiliser les questionnaires de travaux personnels, les fichiers auto‑correctifs, les livrets programmés de travail indépendant mis à la disposition des intéressés.

Année scolaire 1977‑ 1978

La technique d’organisation pédagogique du collège de Vittel suscite, depuis quelques années, l’intérêt de nombreux organismes et personnalités de l’éducation nationale

L’institut pédagogique national

L’institut universitaire de calcul automatique de Nancy

(Monsieur Claude Pair, son directeur, a souhaité faire l’expérience du système dans plusieurs établissements lorrains. Il a été muté au ministère avant de pouvoir passer à l’acte !)

Les services Organisation et Informatique du Rectorat de Grenoble (Mme Volan)

Une centaine de chefs d’établissement français et étrangers

Le centre international d’études pédagogiques, à Sèvres

Les revues pédagogiques nationales

Des syndicats de l’éducation nationale

Année scolaire 1978‑1979 Le collège ne poursuit plus officiellement sa Recherche spontanée, mais conserve ses structures particulières, ses options , ses groupes diversifiés

L’utopie vécue de 1969 à 1979 peut‑elle être, de nouveau, réalité de demain ?

                                Texte rédigé par Jean PETITCOLAS, Vittel

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